Florent D., 02.03.2017
Le crime ne paie plus en Chine, alors qu’une cour du pays vient de condamner trois utilisateurs pour piratage. Le tribunal de district de Wenjiang, dans la ville de Chengdu, les a reconnus coupables d’animer un site de contrefaçon de manga. Une première dans le pays…
La contrefaçon de manga originaire du Japon n’avait jamais connu sanction si impressionnante en Chine. C’est d’ailleurs le premier cas de criminalité reconnu par la justice de l’Empire du Milieu. Arrêtés le 15 avril 2015, les trois prévenus étaient en procès depuis cette date.
Leur cause, l’exploitation d’une plateforme nommée imanhua.com, à travers une société montée en août 2014. Le site aurait proposé 5216 mangas japonais – avec des titres comme Naruto et One Piece – ainsi que 23 d’origine coréenne. Et durant toute la période de son exploitation, les trois compères auraient engrangé près de 1,8 million de yuans – autour de 262 millions €.
Une activité plutôt lucrative, jusqu’à ce que le la police leur mette le grappin dessus. Parce que bien entendu, aucune des maisons d’édition, parmi lesquelles la Shueisha, n’avait donné d’accord pour la distribution numérique des œuvres.
Les deux principaux contrevenants ont été condamnés à trois ans de prison, avec une amende d’un million de yuans – 120.000 € – et le troisième larron a écopé de deux ans, avec 500.000 yuans d’amende – soit moitié moins en effet.
Toute l’opération, elle a été par ailleurs pilotée par la CODA, organisation récemment fondée pour s’assurer du respect du droit d’auteur, par-delà les frontières. Sa création découle de la volonté du ministère de l’Économie, du marché et de l’Industrie du Japon.
Début 2016, au Japon, un nombre record d’arrestations avait été annoncé, après la perquisition de 93 domiciles dans l’Archipel. De quoi mettre un sérieux coup de pied dans le monde du piratage.
L’Association of Copyright for Computer Software (ACCS, Association pour les droits d’auteur des programmes informations) s’était félicité de ce dernier coup de filet de la police japonaise, avec 44 arrestations en deux jours de descentes.
À ce titre, remarquons que la police japonaise et l’industrie culturelle communiquent volontiers sur le nombre d’arrestations, mais rarement sur leurs suites judiciaires, et les éventuelles condamnations.
Selon les dernières études fournies par les ayants droit, le piratage d’œuvre à l’extérieur aurait causé une perte de 288,8 milliards de yens en 2014 – soit 2,3 milliards €. Soit deux fois le montant des revenus générés par le commerce en dehors du pays.
Source : ActuaLitté