par Antoine Oury – 26.04.2018
L’édition américaine s’éloigne un peu plus du livre numérique, avec une baisse de 10 % des ventes entre 2016 et 2017, selon les données collectées par PubTrack Digital, qui rassemble les chiffres de 450 éditeurs. Ce chiffre n’est toutefois pas surprenant : la baisse des ventes des ebooks publiés par les maisons d’édition américaines est constante depuis des mois. Et s’expliquerait surtout par une perte de parts de marché de la part de ces éditeurs, au profit de l’autoédition ou de plus petites maisons.
C’est un refrain connu : les ventes de livres numériques sont en baisse aux États-Unis, les lecteurs n’accrochent pas au format et préfèrent le livre imprimé… Ce discours a peut-être une part de vérité, mais cette dernière est régulièrement extrapolée. Le service PubTrack Digital a révélé que les ventes de livres numériques aux États-Unis avaient baissé de 10 % entre 2016 et 2017.
162 millions d’exemplaires numériques ont ainsi été vendus en 2016, contre 180 millions en 2018 : les livres numériques représentent désormais 19 % des ventes totales de livres aux États-Unis, contre 21 % en 2016.
Le titre de meilleure vente de l’année au format numérique revient à La Servante écarlate, de Margaret Atwood, publié par Houghton Mifflin Harcourt. C’est d’ailleurs dans la catégorie des fictions pour adultes que le livre numérique se distingue, avec un chiffre qui reste très élevé : 44 % des ventes de cette catégorie ont été réalisées en numérique en 2017, rapporte Publishers Weekly. On constate malgré tout une chute de 14 % des ventes, par rapport à 2016, pour 108 millions d’exemplaires vendus.
Dans le secteur de la non-fiction, les ventes sont plus modestes, mais en hausse de 3 % pour atteindre 38 millions d’exemplaires vendus, soit 12 % des ventes totales. Le secteur jeunesse connaît la plus impressionnante baisse, à hauteur de 22 %, avec 5 % seulement des ventes totales en numérique, tandis que le secteur young adult perd 8 %, pour 4 millions d’exemplaires numériques vendus.
Ces baisses peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs, comme de fortes ventes liées à un best-seller au cours d’une année peuvent laisser croire à un décrochage important l’année suivante. Par ailleurs, les chiffres de PubTrack Digital ne prennent pas en compte le secteur de l’autoédition et les ventes numériques de ce dernier.
Or, l’autoédition aurait très clairement pris le pas de l’édition traditionnelle et de ses livres numériques jugés trop chers par les lecteurs : dans certains secteurs, dans la fiction pour adultes et jeunes adultes, l’autoédition se serait taillé la part du lion, à coup de prix très réduits, voire de gratuité, comme sur la plateforme Wattpad, par exemple.
Source : ActuaLitté